
Comment informer efficacement le lecteur-citoyen, dans un monde saturé d’informations ? Voici 12 tendances actuelles en matière de conception graphique des journaux municipaux, pour un journal facile et rapide à lire, lisible et clair.
« Le monde a produit, ces cinquante dernières années, plus d’informations qu’en 2000 ans d’histoire », soulevait Caroline Sauvajol-Rialland, experte française de référence sur l’infobésité, dans l’émission Le Secret des sources diffusée sur France Culture en 2016. Courriers électroniques, réseaux sociaux, radio, presse écrite, télévision, affichage… À l’ère du numérique, nous vivons en effet dans un quotidien saturé de données.
Le lecteur-citoyen a un besoin d’informations mais, submergé de messages, ses attentes ont évolué : il cherche la facilité de lecture, l’immédiateté, la simplicité, la lisibilité, la clarté, la cohérence…
Dans ce contexte, en 2021, comment faire évoluer le journal municipal pour mieux informer les habitants de votre territoire ?
Quelles sont les tendances graphiques utilisées dans la presse territoriale qui permettent aujourd’hui de s’adapter efficacement aux nouvelles attentes du lecteur-citoyen ?
Choix typographiques, utilisation de l’espace, gestion de la couleur… Voici 12 tendances de conception graphique qui pourront peut-être vous inspirer afin d’améliorer l’efficacité de la communication de la collectivité.
Le journal entre les mains, le lecteur cherche à aller à l’essentiel. Il a besoin d’une information lisible et de repères pour effectuer une lecture en diagonale et ainsi identifier aisément l’information qui l’intéresse.
Vous pouvez combiner deux familles de polices, voire trois. « La typographie est primordiale, surtout dans un journal où il y a beaucoup d’éléments à communiquer : textes, images, infographies…, nous explique Lisa Maillefer, fondatrice de l’agence créative Salted Limón. Il faut faciliter la vie au lecteur et ne pas complexifier sa lecture avec des polices difficiles à lire, ou même trop de polices différentes. »
Il est important de prendre en compte les lecteurs plus âgés, pour lesquels l’augmentation de la taille de la police peut apporter un confort de lecture.
« Entre une police avec serif ou sans serif, toutes deux restent très lisibles, affirme-t-elle. Le choix réside donc dans le style, le message à faire passer. Une police sans serif va faire preuve de plus de modernité, de sobriété, tandis qu’une police avec serif peut évoquer davantage l’expérience, le caractère, la tradition. »
Dans les journaux édités en 2021, la police des titres a parfois évolué : utilisation de lettres capitales, jeu sur l’espace entre les lettres et variation de la fonte… « Cette évolution reflète l’idée de « mâcher le travail » le plus possible au lecteur, décrypte Lisa Maillefer. Le but étant de mettre en avant des titres dans une police d’écriture beaucoup plus grande, pour que le lecteur puisse connaître le thème et lire le détail s’il est intéressé ou bien passer à autre chose. »
Dans le très beau magazine de Thonon-les-Bains, la taille de la police des titres contraste avec celle du texte, pour accrocher l’œil du lecteur. On observe également une variation de la fonte de caractères. Conception-réalisation : Du bruit au balcon.
Parce que beaucoup de personnes ne lisent que les titres, sous-titres, intertitres, chapô, accroches et légendes, il est important de soigner leur rédaction. L’utilisation d’une police spécifique pour ces différents éléments facilite la lecture car elle permet de les hiérarchiser entre eux.
Le graphiste travaille aujourd’hui à l’aide de grilles de mise en page, qui lui permettent d’organiser les éléments dans la page tout en lui offrant de la flexibilité. Dans les magazines municipaux, on peut remarquer que le choix est fréquemment porté sur une structuration en deux ou trois colonnes. Utiliser les grilles de mise en page contribue à rythmer les pages et à les faire respirer.
« L’important, dans la mise en page, est de guider l’œil du lecteur. Il doit savoir par où commencer, et où trouver les informations importantes, indique Lisa Maillefer. Cela crée du rythme et permet de classer les informations pour proposer une lecture en diagonale ».
Exemple de grille de mise en page en trois colonnes.
Utiliser la couleur peut vous aider à diriger l’attention du lecteur vers l’endroit où vous souhaitez qu’il lise.
Dans le magazine de la métropole de Lyon, la couleur guide la lecture,
tel un fil conducteur… On note aussi la présence de mots en gras et de phrases surlignées, pour que le lecteur puisse aller à l’essentiel. Quant aux pictogrammes colorés, ils permettent d’identifier le sujet du paragraphe sans même avoir à le lire. Conception et mise en page : In media res.
Lors de la lecture d’une page, le lecteur souhaite s’informer rapidement sur ce qui l’intéresse.
Vous pouvez mettre en gras certains mots-clés, afin de permettre à vos lecteurs de réaliser une lecture rapide de l’article.
On peut le remarquer dans les journaux qui viennent d’être refondus : la tendance est de proposer des articles courts. « Nous sommes devenus de plus en plus pressés et nous n’avons pas le temps, ou ne voulons pas prendre le temps, de chercher l’information, affirme Lisa Maillefer. L’information qui nous intéresse doit venir à nous ».
Ainsi, plutôt que de tendre à l’exhaustivité, vous pouvez proposer des articles plus courts mais des entrées de lecture plus nombreuses : un encadré, une citation en exergue, un chiffre clé, un renvoi pour en savoir davantage…
Lors de la lecture d’un article, le lecteur a besoin d’une information claire, simple, lisible et cohérente.
« La tendance aujourd’hui va vers le minimalisme, la simplicité, constate Lisa Maillefer. Des polices plus arrondies et légères facilitent la lecture de l’information et rendent le contenu plus aéré ».
Elle remarque que « beaucoup ont peur du blanc et du vide, comme si le fait d’avoir de la place voulait dire qu’on doit y mettre de l’information ». Elle est elle-même une grande adepte du minimalisme. Sa devise : less is more. « Pour moi, la simplicité conduit à un bon design. Au contraire, charger une page avec trop d’informations ne donne pas envie de lire parce qu’on ne sait même pas par où commencer. »
Vous pouvez utiliser la couleur pour attirer l’attention sur un élément en particulier, pour organiser la mise en page ou pour permettre au lecteur de se repérer plus facilement. « Cependant, un trop grand nombre de couleurs produit l’effet inverse, met en garde la graphiste. Il faut trouver le juste milieu pour apporter du dynamisme avec la couleur mais ne pas perdre l’attention du lecteur. »
Pour faciliter la cohérence de l’information dans l’esprit du lecteur-citoyen et pour lui offrir des repères, il est important que les publications respectent la charte graphique de la collectivité et l’identité visuelle du territoire.
L’information doit pouvoir être assimilée par le plus grand nombre de personnes.
L’utilisation de la photo capte immédiatement l’œil du lecteur, qui pourra s’intéresser davantage à l’article si ce visuel lui parle : un lieu qu’il fréquente, une personne qu’il connaît… « L’image peut suffire à transmettre un message », affirme la graphiste. Elle sert à illustrer l’article et à appuyer le propos.
De nombreuses collectivités utilisent aussi des pictogrammes. La graphiste explique : « ils permettent d’attirer l’œil, d’identifier le sujet sans avoir à lire le texte. Cela apporte aussi du dynamisme à la mise en page ».
Un exemple intéressant d’utilisation de pictogrammes,
issu du journal municipal de Cluses.
L’infographie, représentation visuelle de l’information et des données, est utilisée dans certains magazines territoriaux. Son côté pédagogique et visuel peut faciliter la compréhension des messages de la collectivité.
Source : magazine de Bonneville, décembre 2020.
Pour conclure, la conception d’une maquette va au-delà d’un travail purement esthétique : le graphiste réalise un indispensable travail de hiérarchisation de l’information, au service du contenu, pour rendre la lecture plus facile, rapide, efficace et répondre ainsi aux nouvelles attentes des lecteurs-citoyens.
Toujours en veille sur les tendances, qui évoluent très vite, je vous aide à concevoir un journal municipal répondant aux besoins et aux attentes des habitants.