Close
  • Accueil
  • Édition
  • Gestion de projets
  • Reportage et rédaction
  • À propos
  • Contact
  • Accueil
  • Services
    • Reportage et rédaction
    • Édition
    • Gestion de projets
  • À propos
  • Réalisations
  • Blog
Contact
  • 7 rue de Narvik - 74000 Annecy (sur rendez-vous)
  • Accueil
  • Services
    • Reportage et rédaction
    • Édition
    • Gestion de projets
  • À propos
  • Réalisations
  • Blog
Réflexion  ·  Usages

Quel rôle pour le journal municipal en 2021 ?

Par Ophélie RAVINEL 

« Maintenir un lien de confiance, être sincère, crédible, compréhensible et clair » - Thierry Saurat

Dans un monde saturé d’informations, quel rôle peut-on attendre du journal municipal ? Comment peut-il répondre aux besoins et aux attentes des lecteurs-citoyens ?

Thierry Saurat est directeur de la communication de Sainte-Luce-sur-Loire, une ville de 15 360 habitants située près de Nantes. Il est également co-auteur de l’ouvrage Réussir son journal municipal, paru en 2014, dans lequel il s’est intéressé à la place de la presse municipale et à sa réussite dans un contexte de surinformation. Un mandat plus tard, il nous parle de l’évolution du rôle et de la place du journal municipal face aux évolutions de notre société.

Depuis ces six dernières années, qu'est-ce qui a changé concernant le contexte dans lequel sont réalisés les journaux municipaux ?

« On est dans un monde surchargé de messages de communication, qui contribue pour moi à une défiance des citoyens par rapport aux institutions. Ce qui a changé entre aujourd’hui et le moment où j’ai écrit ce livre, c’est cette défiance, de plus en plus généralisée, qui m’inquiète personnellement. C’est aussi l’immédiateté et l’impact assez terrible, même s’ils ont aussi des vertus, des réseaux sociaux. »

En quoi les réseaux sociaux contribuent-ils à cette défiance, selon vous ?

« Les réseaux sociaux ont créé une interactivité pour le meilleur, des radicalités pour le pire. Ils font que tout le monde croit n’importe quoi, qu’il n’y a plus de hiérarchie de la pensée. On le remarque sur Facebook par exemple, où les algorithmes font que chacun fabrique sa propre hiérarchie d’information en fonction de ses centres d’intérêt. C’est peut-être très bien, mais certains algorithmes font que les gens tournent en circuit fermé. J’estime qu’organiser l’information est un travail et que c’est important et nécessaire. Aujourd’hui, tout le monde est devenu émetteur d’information, ce qui peut avoir des vertus démocratiques mais qui implique aussi la nécessité d’avoir des médiateurs professionnels. »

Face à cela, comment doit s'adapter le journal municipal ?

« Le rôle d’un médiateur, et d’un média municipal, est de proposer une hiérarchie de l’information. Nous avons besoin de gens qui pensent l’information, qui l’organisent, qui la travaillent, qui la vérifient, qui soient intègres, qui sachent la fabriquer. Le médiateur va sur le terrain pour synthétiser l’information, pour la présenter de façon sobre et honnête, de manière à donner des repères aux gens, à leur permettre de comprendre. »

Parmi les changements majeurs, vous avez constaté une accélération des rythmes de consommation de l'information. Comment cela s'est-il traduit dans votre commune ?

« À l’époque où j’ai écrit le livre, nous réalisions un hebdo municipal qui répondait au souci d’immédiateté, ainsi qu’un trimestriel qui répondait à un souci plus encyclopédique. Aujourd’hui nous sommes passés à un mensuel et à une information quotidienne et immédiate sur les réseaux sociaux et le site internet. »

La période de Covid 19 a-t-elle changé votre manière de fonctionner ?

« Quand l’épidémie de Covid a débuté, en 2020, l’actualité changeait tous les jours. Il devenait quasiment impossible de faire un journal, que ce soit un hebdomadaire, un bimensuel ou un mensuel, qui soit à jour. L’actualité chaude, celle où on dit que « demain, tous confinés » ou que « demain, les écoles sont fermées », ne pouvait donc être que numérique. Mais, par contre, il faut bien penser aux autres, prendre du recul, donner des éléments de compréhension et donc créer un journal utile. »

Comment les magazines municipaux ont-ils évolué pour s'adapter à ce besoin d'immédiateté ?

« Globalement, les gens lisent de moins en moins, nécessitant de faire de plus en plus court. Il y a de plus en plus d’approche visuelle et de dimension graphique, sous forme de l’illustration ou de la data. Même si je trouve que le journalisme de données n’a pas autant percé que ce que je pouvais penser à l’époque. Je me rappelle, quand on écrivait le livre, on se demandait si demain le journal ne serait pas uniquement de la data, graphique… Aujourd’hui nous n’en sommes pas encore là. »

Quelle est la tendance aujourd'hui ?

« La tendance de fond est assez simple : plus on est saturé d’informations et plus on a besoin d’espace et que les publications soient claires, lisibles et non saturées. Si vous prenez la presse locale d’il y a 15 ans, les textes se sont réduits. Je crois que c’est ça la tendance : plus clair, plus light, davantage de niveaux de lecture, des illustrations ou de la data, des formats courts… Personnellement, je suis un lecteur du journal Le Monde, j’aime les formats longs, j’aime la littérature, j’aime les films qui durent longtemps, j’aime les séries comportant trois saisons et qui racontent une longue histoire… Mais dans les magazines que je produis, notre article le plus long compte 1800 à 2000 signes. »

Les dossiers de quatre pages, c'est fini ?

« Aujourd’hui ça ne sert à rien de faire des dossiers de quatre pages, des articles à rallonge. Personne ne lit ça. Et quand nous avons publié, à Sainte-Luce-sur-Loire, une nouvelle formule, nous avons poussé très loin cette brièveté des formats. Au début, je me suis demandé si je n’étais pas allé trop loin. Mais nous avons des retours hyper positifs ! »

En quoi pensez-vous que faire une presse exhaustive est une erreur ?

« Le journal est une expérience visuelle autant qu’intellectuelle, ce qui veut dire qu’une grande majorité de personnes ne vont lire que le titre, l’intertitre, le chapô, la légende, l’exergue et la photo. Et tout doit être dit avant même la lecture de l’article. Aujourd’hui, je pense qu’il y a deux types de publics : peut-être 97 % de gens qui lisent en diagonale, qui lisent vite. Et on a 3 % de citoyens investis, motivés, ceux qui envoient des courriers, qui voudraient avoir accès à l’ensemble des délibérations, des « citoyens experts ». De par ce que je lis ailleurs, étant aussi formateur au CNFPT, je me rends compte que la plupart du temps, les communicants font le journal pour ces 3 %. Pour ma part je pense aux 97 %. C’est en cela que je pense sincèrement qu’on se trompe en faisant une presse trop exhaustive pour une minorité de gens. »

Finalement, réussir son journal municipal en 2021, ce serait quoi ?

« La bonne recette d’un journal municipal aujourd’hui, ce serait : maintenir un lien de confiance et de proximité avec son lecteur, être sincère, crédible, compréhensible et clair. Les réseaux sociaux ont mis en évidence la nécessité d’avoir, comme je l’ai toujours pensé, une communication informative, sobre, pédagogique, non propagandiste et honnête. »

En 2021, dans un contexte de surabondance de l’information, le journal municipal a ainsi un rôle important à jouer : il doit proposer une hiérarchie, un recul, maintenir un lien de confiance et de proximité, permettre de comprendre de façon synthétique. En clair, il doit être un journal utile, répondant au besoin d’information des citoyens, à leurs attentes et à leurs nouvelles façons de s’informer.

Techniques de recueil d’informations, vérification, traitement, hiérarchisation… Confiez la rédaction et la mise en page de vos journaux à une ex-journaliste expérimentée.
En savoir +


journal municipal

Ces articles pourraient aussi vous intéresser...


Conseils  ·  Usages
Comment le droit à l’image s’applique-t-il dans la presse territoriale ?
Tendances graphiques journaux municipaux
Tendances
Journal municipal : 12 tendances graphiques à l’ère de l’infobésité

1 commentaire


Brosolo Sylvain
24 mars 2021 at 7h03
Répondre

Bonjour à tous,
cet outil que représente le bulletin municipal doit évoluer autant dans sa forme, dans son contenu que dans l’image qu’il doit renvoyer

Le XXIème siècle, siècle du digital, ne doit pas marquer la fin de ce support de communication, mais bien sa mue vers une version plus adaptée aux attentes des lecteurs, sans toutefois être uniforme.

Les habitants d’un village n’attendent pas les mêmes infos que ceux d’un arrondissement d’une grande métropole. Si l’état-civil semble complètement déplacé dans des grandes villes, ces informations sont incontournables dans des villages, véritables générateurs de communautés locales actives, qui peuvent se retrouver autour de ces thématiques.

Infos pratiques sous formes de brèves, belles photos, reportages, parole des acteurs locaux, insolite, messages positifs, fin de l’omniprésence des élus sur les photos…
Le message doit être clair : vos élus sont à votre service et vous le prouvent en montrant leurs réalisations, mais aussi en valorisant leur action indirecte notamment en faveur des associations et de leurs bénévoles, animateurs de la vie quotidienne d’une Cité, au sens premier du terme.

Complémentaires des réseaux sociaux, ces supports restent incontournables.


Commenter l'article Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*

Tendances graphiques journaux municipaux
Journal municipal : 12 tendances graphiques à l'ère de l'infobésité
Article précédent
Comment le droit à l'image s'applique-t-il dans la presse territoriale ?
Article suivant

Plan du site
Mentions légales
Politique de confidentialité
Conditions générales
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de traceurs (cookies) à des fins de bon fonctionnement, de mesure d'audience, de marketing, d'analyse et d'amélioration de l'expérience utilisateur. Votre consentement à l'installation de cookies non strictement nécessaires est libre et peut être retiré à tout moment. Politique de confidentialité
Je paramètre les cookiesJ'accepte les cookies
Manage consent

Politique d'utilisation des cookies

Ce site internet utilise deux types de cookies pour améliorer votre expérience lors de votre navigation :

  • Les cookies nécessaires sont stockés sur votre navigateur car ils sont essentiels au fonctionnement de base du site.

  • Les cookies optionnels peuvent être utilisés pour analyser et comprendre comment vous utilisez ce site. Ces cookies ne seront stockés dans votre navigateur qu'avec votre consentement. Vous avez le choix de les activer ou de les refuser. Votre consentement est libre et peut être retiré à tout moment.

Nécessaires
Toujours activé
Ces cookies sont indispensables pour permettre au site internet de fonctionner correctement. Ils incluent les cookies permettant des fonctionnalités basiques et la sécurité du site. Aucune donnée personnelle n\'est enregistrée.
Optionnels
Cookies qui ne sont pas nécessaires au bon fonctionnement du site internet. Ils sont utilisés à des fins d\'analyse ou de marketing. Votre consentement est obligatoire avant de pouvoir utiliser ces cookies.
Enregistrer & appliquer